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Billy Summers
Stephen King
traduit par Jean Esch
Albin Michel 20

Autant l’avouer tout de suite, je ne suis pas forcément la plus grande fan de Stephen King.
Oups, tapez pas ! tapez pas ! J’ai lu la base, les Ça, et autre Misery et j’en suis restée là. Bien sûr, Shining… Et puis, je répète à satiété que je n’aime pas les thrillers. Aussi fut-ce une bien belle surprise que ce Billy Summers. Et la preuve que j’ai l’esprit ouvert, puisque le bouquin m’a accrochée, intéressée tant par l’intrigue que par la forme. Eh oui, amatrice de style je suis, et donc, ici, amatrice contente. Peut être pas du texte lui-même dont la traduction aligne des phrases simples sans envolée poétique ou travail novateur, mais quelle construction mes amis ! Ah, oui, du grand art.
Billy Summers a tué son premier homme à l’âge de 11 ans : beau-père violent qui massacrait sa petite sœur sous ses yeux. Cette scène est fondatrice. Confié à un foyer dans lequel il construit une personnalité distordue par la douleur et le besoin désespéré d’amour, Billy Summers s’engage à 17 ans. On lui découvre une aptitude inouïe au tir, il devient sniper, et donc, la société le paie pour tuer. Plus tard, rendu à la vie civile, c’est le milieu qui récupère les capacités de Billy à tirer puis disparaitre. Mais Billy ne tue que les méchants ! C’est son mantra absolu. La répétition du premier meurtre, encore et encore.
Alors que, fortune faite, il décide d’arrêter ses activités, on lui propose un dernier coup. Le dernier coup à deux millions de dollars qui le mettra à jamais à l’abri du besoin. Qui, forcément, ne peut pas marcher, même Billy le sait.
Mais là, je ne vous raconte que le tout début, la première partie du roman qui, arrivé à mi-chemin, bascule dans une autre histoire, qui repose toujours sur la personnalité riche de Billy, dont tout un pan de ses efforts consiste à se faire passer pour un demeuré, histoire de se mettre à l’abri des soupçons d’une mafia paranoïaque.
Et si les sentiments s’en mêlent, ils auront une teinte étrangement filiale qui répond à la douleur éternelle de Billy qui ne s’est jamais pardonné le massacre de sa petite sœur.
Monsieur King écrit là un roman d’une construction irréprochable, qui sait basculer quand il le faut de niveau et de tonalité. Un vrai thriller où les seuls monstres sont humains, hautement qualifiés pour faire le mal. Un vrai suspens, et une fin tout autant attendue que surprenante.
Présent à la sélection du meilleur roman étranger paru en 2022 des trophées 813, il va être difficile à évincer de la première place.

Tag(s) : #Livre Numérique, #critiques
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