Ambiance mortifère à l'hôpital Saint-Cyrille. Quand on y meurt, en général c'est dans un lit. Aussi la découverte d'un cadre hospitalier gisant sous son bureau le crâne fracassé
inaugure-t-elle une manière inédite de passer de vie à trépas dans l'établissement. Pour quelles raisons Soline Porpiglia a-t-elle été assassinée ? N'avait-elle pas la fâcheuse habitude de
fourrer son joli nez dans des endroits empestant davantage la magouille que l'éther ? Ou serait-ce le crime d'un prétendant éconduit, trop longtemps martyrisé par cette belle allumeuse ? A force
d'explorer des hypothèses hasardeuses, d'emprunter des pistes sans issue, Marc Perrin, flic de la Crim, s'arrache les cheveux et commence à flairer un coup fourré. Il ne va pas être déçu… Et si
la réponse à ses interrogations n'était pas celle qu'il attendait ?
Hosto, Jeanne Desaubry, Krakoen,
342 pages, 9 €, ISBN 978-2-916330-08-9
Avant-propos
Revue de presse
Joêl Jégouzo a particulièrement apprécié HOSTO, critique parue sur Noircommepolar (juillet 2006)
Quelle habileté dans ce roman ! Quelle architecture, raffinée, ciselée, ornée de personnages travaillés avec adresse, tissant entre eux des noeuds subtils, jamais évidents, jamais définitifs, ouverts, pour le coup et sans se payer de mots, à l'indicible, chacun aux prises d'une conscience qui ne sait plus se saisir d'elle-même et sombre, sans pathétique, dans l'effroi de son vide. Quelle composition !
Lire l'article en entier et l'entretien express de J-J avec Jeanne Desaubry
Luis Alfredo a lu HOSTO
(paru sur Le rayon polar mai 2006)
Au demeurant, ceci ne serait pas grave si son caractère exécrable, instrument à son besoin de domination, ne venait assombrir encore un peu plus le tableau.
Marc Perrin, inspecteur à la Brigade Criminelle, est dans un premier temps chargé de l'enquête ; dans un premier temps seulement, puisqu'ayant été l'amant de Claudette Méjean il est mis, autant qu'il se met, sur la touche.
Jeanne Desaubry, avec ce roman, nous plonge dans le milieu trouble des hiérarchies hospitalières où la jalousie, la servilité, la mesquinerie et le carriérisme règnent sans partage. Phénomène consubstantiel des sphères du pouvoir qu'exacerbent les diverses réformes libérales de la santé.
« Les grands patrons (les médecins), que le pouvoir ne suffit pas à rassasier, vont pouvoir se faire une petite clientèle à l'hôpital. C'est pour ça que depuis, ils peuvent, s'ils le demandent au Préfet, consacrer trois pour cent de leur temps et huit pour cent des lits du service à leur activité libérale. Le personnel est payé par l'Etat. (…) Comme les consommables, le chauffage, toutes les charges »
« Hosto » est un roman de facture classique puisqu'il s'attache à répondre aux questions coutumières de ce genre : Qui ? et Pourquoi ? Qui a assassiné Soline Porpiglia et pourquoi ? Il est aussi fortement inspiré du néo-polar. Au final, ces questions ne sont qu'un prétexte pour croquer des silhouettes sociales et dresser un réquisitoire contre les « classes » dominantes, autant de thèmes propres au néo-polar.
On pourrait croire que « Hosto » n’est qu’une tentative, heureuse, de fusion de ces deux « écoles », mais il n'en est rien. Car une surprise guette le lecteur : le dénouement jette une tout autre lumière sur ce roman qui se dévoile plus noir que prévu.
La force du regard que l'auteur pose sur la société se révèle... Et Claudette Méjean acquiert la stature d'un archétype.
Norah Guéneau a lu Hosto
(sur le site ARTSLIVRES Juin 2006)
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Les Urgences à l’hôpital ont souvent été décrites : parents inquiets pour leur enfant dépassant les 40°C,
jeune toxicomane venant d’accoucher dans les toilettes, clochard ayant mangé sa main droite dans une crise de delirium tremens, etc. Ces souffrances sont prises en charge par des
fonctionnaires épuisés et sous-payés, qui ont leurs propres fardeaux. C’est cela le quotidien de Claudette, adjointe aux Affaires Médicales de l’hôpital Saint-Cyrille, qui avale ses
barbituriques par des rasades d’alcool. Ses cauchemars : un fils décédé qu’elle appelle désespérément chaque nuit, et Soline Porpiglia sa supérieure hiérarchique qui la harcèle
moralement… Le harcèlement moral est bien rendu pas l’auteur, qui a travaillé dans les hôpitaux.
Critique de Patrick Galmel sur le site Pol'Art noir
Un style très juste qui ne s'encombre pas de fioritures, une écriture limpide, une construction classique et solide qui nous entraine vers un dénouement d'une logique irréprochable et néanmoins inattendu. Ne glissez pas ce roman dans votre sac pour un séjour à l'hôpital, vous risquez les cauchemars !..
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