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Feux dans la plaine
Olivier Ciechelski

Rouergue noir 2023


C’est à la chronique de Florence Oberlé dans la revue 813 que je dois ma lecture de ce roman étonnant.
Feux dans la plaine, c’est un titre étonnant dans la mesure où le roman se déroule, très majoritairement, entre 800 et 1800 mètres environ, les altitudes définissant des parties. Hauteurs de plus en plus élevées, car Stan Kosinski, le héros, ne sait fuir qu’en montant tandis que ceux de la plaine le poursuivent.
Ce qu’il fuit : lui-même principalement. Ses souvenirs d’une enfance en foyer d’accueil. Les amis disparus au combat, les cris qui hantent ses nuits. Mais aimer la solitude, et préférer parler avec un sanglier plutôt qu’avec un voisin chasseur bas du front ne vous crée pas beaucoup d’amis. Et comme bien souvent, les réflexes guerriers alliés à la colère ou à la peur ne font que compliquer la situation.
Tout va de mal en pis dans la vie de l’ancien militaire. Le stress causé par l’intrusion dans son domaine, le trouble qu’engendre la présence d’une bergère, vont secouer trop violemment le vase dans lequel l’esprit de Stan cherche le repos par l’immobilité et le silence. Tout se trouble autour de lui. Fuir ses émotions, se fuir lui-même passe alors par la montée de plus en plus haut vers les sommets et la vie sauvage. Et le trouble ne fait que s’accentuer.
Emaillée de réflexions quasi métaphysiques, cette entrée dans la psyché de Stan est un vrai voyage, et le suspens de la poursuite que mènent ceux qui sont acharnés à gommer la différence en gommant l’homme, l’étranger différent, conduit à davantage d’introspection. Et notamment à la question primordiale : qu’est-ce qui distingue l’animal de l’homme dans ses ressorts de survie ?
Olivier Ciechelski ne donne pas la réponse, mais clairement, s’il magnifie la solitude, il déconseille d’en abuser.


 

Tag(s) : #critiques
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