Editeur défaillant, lecteur qui défaille !

Un Fruit Amer
Nicolas Koch
De Saxus Thriller 2019
 

De bonnes intentions ne suffisent pas à faire un bon roman.  Un Fruit Amer de Nicholas Koch aux éditions De Saxus en est, hélas, un très bon exemple. Ou un très mauvais…
Ayant lu une critique quasi dithyrambique, j’ai procédé à l’achat de la version numérique. A défaut de retourner le livre sous toutes ses coutures, j’ai navigué à plusieurs reprises à la recherche d’éléments. Mais qui est ce traducteur malhabile, à la langue grossière, truffée de barbarisme ? Mais non, hélas, c’est un texte écrit en français. Tellement mauvais, entre syntaxe improbable et maladresses que la lecture en est gênée. Vous voulez un exemple ? « Elle échappa un petit cri de surprise » Arrrggghhh !
Alors, oui, venons-en à l’histoire.  L’intrigue est intéressante, et on ne peut qu’adhérer à ce personnage d’enquêteur du FBI qui lutte contre une police locale raciste et corrompue imposant la sujétion raciale à la population d’une petite ville du fin fond de l’Alabama. L’action est plutôt bien ficelée, les personnages à peu près crédibles. Mais ça « accroche » dans les transitions et les barbarismes bombardent le lecteur avec une régularité telle qu’on se demande si un éditeur digne de ce nom a lu la version définitive, si un correcteur a pris le temps d’examiner ce roman.
Il faudrait quand même avoir un minimum de respect de son lecteur, acheteur d’un livre qui semble sorti tout droit de la tête d’un auteur plein de bonnes intentions mais qui lui-même n’a, semble-t-il,  pas lu assez avant de se mettre à l’écriture. J’émets la supposition d’un texte dicté, aux choix bancales : négation complète ou pas ? Langage soutenu ou populaire ? Ou plutôt, je pense qu’il n’y a pas eu de choix, pas de direction donnée à un auteur qui a besoin, pour s’améliorer, d’un vrai regard professionnel éditorial.
Je vais arrêter là, sauf à ajouter ceci : ce roman appartient à une école qui s’est répandue dans le paysage littéraire policier. Ecrire à l’américaine, sur des sujets américains, des pavés destinés à une population plus intéressée par le suspens que par la littérature. C’est rendre un bien mauvais service à la littérature populaire qui n’a aucune raison de se cantonner dans la médiocrité.