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ciel-sur-terre_-copie-1.jpgLe Ciel se trouve sur Terre

Ake Edwardson traduit du suédois par Marie-Hélène Archambeaud

JC Lattès, 2011

 

Etre père, être mère, est un état qui génère un état d’esprit particulier. Quand bien-même serait-on suédois, vivre dans une grande ville comme Göteborg peut rendre un brin paranoïaque. Faites-vous vraiment confiance au jardin d’enfant auquel, dans la journée, vous confiez votre enfant, la perle de votre vie ? Un trou dans un grillage de cour de récré peut rendre hystérique. C’est à peu près ce qui arrive au commissaire Erik Winter, le sensibilisant encore plus à d’étranges appels téléphoniques. Des parents rapportent à la police les histoires racontées par leurs chères têtes blondes.  « Un monsieur les a emmenés dans sa voiture ». Si les premiers petits n’ont eu à souffrir de rien, Erik Winter pressent une escalade.

La police ne pouvant s’attarder aux vols de jouets qui concluent ces enlèvements qui n’en sont pas vraiment, Winter et son équipe enquêtent dans le même temps sur d’étranges agressions de jeunes étudiants.

Bien sur, puisqu’on est dans la fiction, ces deux trames se rejoindront dans un tissu humain épais de tristesse, de souffrance qu’on imagine nées de la longue, lente et profonde nuit hivernale suédoise.

C’est sans doute la seule faiblesse de ce roman. Cette jonction artificielle et le rythme du départ qui met en place une vie provinciale ralentie par un étrange hiver ne se décidant pas à commencer.

 

Mais là où Edwardson installe un vrai suspens dont la tension approche de la douleur impatiente, c’est dans le discours intérieur de l’homme qui enlève des enfants. Il le sait, le geste est là, la violence est là, la tentation est de plus en plus forte et, il le sait, oui, un jour il va craquer.

Ces monologues s’intercalent, en une construction relativement classique mais très efficace, dans la narration d’une enquête qui pour s’en tenir aux faits ne répugne pas aux intuitions et à la sensibilité, offrant quelques jolis sauts narratifs assortis d’ellipses que le lecteur doit élucider.

 

La sensibilité, un maître mot pour ce roman en demi teinte qui ne parle à aucun moment de l’enfance comme d’une période d’innocente joie de vivre, sans pour autant désespérer.

 

20,9 €, 428 pages

Tag(s) : #critiques
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