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Drôles de coups de canif
Lawrence Block traduit par Rosine Fitzgerald
Gallimard – Série Noire 1990 (n°2245)

Relire par temps de canicule un polar vieux de près de trente ans, c’est quasiment un oxymore. Cervelle ramollie par les températures extrêmes, se couler dans le fleuve intelligent de l’écriture de Block, et découvrir avec bonheur, d’une que l’intellect n’est pas totalement amorti, de deux, que l’auteur a encore des découvertes à offrir.

Ah merveille de l’ellipse, portée par Block au rang de grand art.
Bien sûr, il y a tout : le personnage de flic usé mais pas brisé, alcoolique repenti, mais alcoolique quand même, toujours sur le bord de la tentation, oscillant entre fascination et dégout quand il trouve le parfum du scotch dans la bouche de sa maitresse. Ou du bourbon, mais peu importe. Et la recherche d’une jeune fille loin, très loin de l’idée que s’en font des parents qui la cherchent avec amour.
New York, celui d’avant Giuliani, les clodos, les mauvais garçons qui vont à la messe des bouchers, les cabines téléphoniques…
Chez Block, on peut rencontrer une scène intensément érotique, nichée dans le creux d’une phrase, fantôme en quelque sorte, dans la description subtile d’un tas de vêtements abandonnés au sol, sans détail anatomique, pourtant puissamment évocatrice.
Bref, on peut relire, et ne jamais se lasser d’un auteur lorsqu’il est talentueux. Malgré des prises de position politique (pro peine de mort, pro NRF…) qui m’avaient éloignée de l’homme, je continue à plébisciter l’écriture sans réserve.

Oldies, goodies…

Tag(s) : #critiques
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