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Complètement givré

Tous les démons sont ici
Craig Johns
on
Gallmeister 2015

Voici donc le sixième volume des aventures du sheriff Walt Longmire, dans son Wyoming, de nouveau en plein hiver.
Walt participe à un convoi qui transporte des prisonniers d’un état à l’autre. L’un d’entre eux, Raynaud Shade, un Crow cinglé à faire froid dans le dos, a promis de révéler l’endroit où il a enterré une de ses victimes, un enfant de sa tribu. Particulièrement dangereux, enchaînés, les prisonniers sont encadrés par un impressionnant dispositif de forces inter administration. FBI, shérif, pénitentiaire…
La tempête menace. C’est le moment que choisit le Crow pour entraîner ses codétenus dans une évasion spectaculaire, après le massacre de la presque totalité des hommes de loi de son escorte avec une sauvagerie inouïe.
Au travers des tourbillons de neige, du blizzard, du froid mordant, seul, ses morts lui parlant trop pour le repos de son esprit, Walt va poursuivre Shade au travers des congères, dans le vent terrible, rencontrant une lionne magnifique, des touristes égarés, un adepte de la solitude des hauteurs montagneuses.
Peu importe l’histoire. Peu importe que Walt réussisse à rattraper ou non l’Indien meurtrier. La lutte contre la tentation d’abandonner, le discours intérieur, les pensées qui tournent au rythme du vent, le froid, la nuit… C’est un bouquet superbe, décoré de flocons de neige et de givre, que nous offre encore une fois Craig Johnson.
Peu importe aussi que vous ayez, ou non, vu un des épisodes de la série qui commence de la même manière que ce roman. Celui-ci possède une magie inégalable, comparable en bien des points à celle émanant du Camp des Morts, un de ses tout premiers parus en France.
Craig Johnson s’est vu attribuer le prix Polar SNCF pour Enfants de Poussière. Il me semble cependant que c’est dans la description de la solitude de Walt, homme universel, confronté aux éléments : la montagne, le froid, la solitude, les démons intérieurs, voire même ses propres fantômes, que l’auteur donne toute sa mesure. Quant aux références littéraires émaillant ce roman (comme les précédents) c’est un bonheur pour les lecteurs européens qui se voient rejoints dans leur culture par un auteur au demeurant superbe portraitiste de la nature sauvage américaine.

Tag(s) : #critiques
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