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le charme discret du froid

L’Ombre des Chats
Arni Thorarin
sson traduit par Eric Boury
Métailié Noir 2014


Ce titre, intrigant, renvoie à l’interrogation de Einar, héros du roman, sur l’apparente insouciance féline alors que celle de l’Islande, nation, et celle des Islandais, s’est enfuie avec la crise. Saleté de crise qui a tout piétiné…
Le début de cette nouvelle aventure de Einar, journaliste d’investigation qu’on retrouve ici de retour dans la capitale, est un peu poussif. Il entre bien sûr dans cette affirmation un peu de la difficulté du français moyen pour s’y retrouver dans les noms aux consonances résolument étrangères des protagonistes. Mais comme on commence par le tableau d’un mariage homosexuel avec des paquets d’ex, de famille, d’amis… C’est un casse-tête non négligeable. Quand on revient au déroulement paisible (ou presque) de l’intrigue, l’effet s’estompe.
Donc, une fois passée cette première sensation étouffante, on se laisse entraîner dans un déroulement un peu bizarre : à qui appartient ce faux kiki offert dans un bocal aux jeunes mariées ? Y a-t-il un rapport entre les luttes intestines entre actionnaires pour dominer le journal du soir, et les sextos bizarres qu’Einar reçoit d’un candidat à la présidence du parti socialiste ? Quelle est la vérité que cache un double suicide « assisté » par ordinateur ?
Et puis il neige, Einar a bien du mal à construire sa relation avec sa maîtresse, et les chats de son voisin le narguent de leur indifférence.
L’intrigue mêle trois affaires qui se poursuivent, se rattrapent, et parfois se rejoignent. Les motivations alambiquées de ce qui se révèle un double meurtre cède cependant le pas devant le portrait d’une Islande cherchant à se remettre du traumatisme de la crise qui en a réduit beaucoup à la misère alors que les responsables : banquiers et affairistes sans scrupules soutenus par le monde de la finance, ont refait une partie de leur fortune insolente.
Ce roman ravira les tenants du polar nordique. Les autres pourront s’en passer, sauf à disposer de beaucoup de temps et de patience. Il n’empêche qu’il en émane un charme un peu désabusé pas déplaisant.

Tag(s) : #critiques
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