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Une petite goutte de vitriol ?

Je tairai le titre, l 'auteur et même l'éditeur !

Trop bonne ?

Peut être qu’à force de ne lire sous ma plume que des coups d’encensoirs, de ne voir en action que ma brosse à reluire, chers lecteurs de mon blog, vous vous êtes faits à l’idée que j’étais une hybride de Laura Ingals et de Bisounours ? Ce serait faire une grosse erreur, et plus d’un auteur ne sait pas ce qu’il doit à une très haute idée de la littérature. Car depuis des années, je m’impose de ne jamais dire de mal publiquement d’un livre. L’indifférence des media abreuvées, la cruauté d’un monde qui méprise ce qui n’est pas passé à la télé, le volume des parutions qui noie le lecteur potentiel, la crise qui vide son porte-monnaie, que sais-je ? Tout concourt à desservir la littérature, à tuer les livres à peine éclos, à scier l’arbre qui pendant longtemps protégea les éditeurs d’une ramure auguste. La magie de la chose écrite est morte.
Mais ne nous éloignons pas du sujet inhabituel de cette chronique qui commence si gaiement qu’on croirait la prise de parole à un office mormon ou le rapport annuel du SNE[1].
J’ai une révélation à vous faire. Un scoop mondial ! Un aveu si violent que vous aurez sans doute besoin de tout votre courage pour aller au-delà des mots qui viennent.
Je suis une peste. Une teigne. Une mégère. Une saleté qui rit avec délectation avec ses copines en débinant l’absente. Et donc il faut bien qu’un peu de magie soit restée pour je taise le grand mal que je pense parfois d’un livre : de son contenu, de l’auteur voire de l’éditeur.
Voici la chronique que je n’écrirai pas :
Elle est jeune et jolie. Pour masquer le vide de son ouvrage, l’éditeur à choisi de nous imposer sa bobine en travers de la quatrième, au point qu’on peut à juste titre s’interroger. L’auteure ? Un mannequin « castée » pour nous vendre les 393 pages de camelote de l’intérieur ?
Ouh, je vous vois déjà me soupçonner de jalousie. Vous auriez tort, j’adore les jolies filles. Et puis la réflexion vaut pour les gars (que j’adore aussi quand ils sont beaux) : si l’auteur a besoin de son physique pour vendre sa prose, quelque chose me semble un peu pourri dans le jeu, non ?
Mais vous me direz, le principal c’est quand même le contenu ? Ben voui… Mais…
Cher éditeur… il faudrait ne jamais jamais oublier que l’éditeur est un commerçant… Qu’il rêve prix, diffusion, cout de fabrication… Alors forcément, il en rajoute des louchées sur le moindre espoir de vente.
Alors, cette non chronique ? Sans vous dévoiler l’intrigue, puisque j’ai dit que l’assassinat sera sans victime, j’ai juste l’impression que l’auteure nous a pris pour des ramollis du bulbe, du gibier de Dan Brown, confondant produit lessiviels et romans. On nous enfume avec du mystère, un peu d’horreur, du sang, de la métaphysique, et hop, passez muscade. Vous refermez ce livre, vous en prenez un autre, ce sera tout pareil. Certes, la plume de la jolie personne est souple, on voit le bel esprit abreuvé aux temps de ses humanités par Stendhal et La Rochefoucauld, Platon et Ovide…
Ceux qui suivent ont dépisté le livre ? Tant pis, je ne voulais pas de mort…
Ah, ça fait du bien… vous faire part de ma rogne a réussi à calmer l’énervement consécutif à cette lecture. Bon, j’avoue, j’ai arrêté à la page 310… mais je suis sure qu’un nouveau retournement sanglant m’attendait…

Allez ! Ma pile à lire doit bien comporter un petit bijou à vous ramener… Je m’attelle derechef au bonheur de la découverte.

[1] Syndicat National de l’Edition

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