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C.J. Box

Série Joe Picket

Editions du Seuil de 2003 à 2012 puis Calmann Levy jusque 2015

La série « Joe Picket » le garde-chasse du Wyoming de C.J Box, ne comporte pas moins de quatorze titres traduits (et d’autres en attente en langue originale). Compte tenu de l’imbrication de la vie personnelle du héros et de ses aventures, et bien qu’on puisse toujours lire chaque livre indépendamment, il m’a semblé que le mieux était de commencer par établir l’ordre chronologique, ce que les sites marchands ne font pas du tout. D’où les rames sorties dans certains cas… En effet, ses relations avec ses enfants, sa femme, tout le tissu professionnel autour de Joe évoluent ainsi que se propre position. D’où la nécessité de le suivre saison après saison.

 

 

 

 

 


Détonations rapprochées (trad. William Olivier Desmond), éditions du Seuil 2003

La fille de Joe Picket voit des monstres la nuit à sa fenêtre. Cauchemar enfantin ou menace ?

La Mort au fond du canyon (trad. William Olivier Desmond), éditions du Seuil 2004

Eco-terrorisme, assassinats ciblés, Picket se trouve jeté dans des courants contraires angoissants.

Winterkill (trad. Anick Hausman), éditions du Seuil 2005

Au milieu du blizzard du siècle, Picket doit protéger sa famille et découvrir ce que veulent d’étranges souverainistes qui affolent les forces de l’ordre.

Sanglants Trophées (trad. William Olivier Desmond éditions du Seuil 2006, Lorsque les hommes sont tués et traités comme des animaux, le garde-chasse met sa science du pistage en œuvre.

L'Homme délaissé (trad.  Anick Hausman), éditions du Seuil 2007,

Le remplacement imprévu d’un collègue qui a mis fin à ses jours éloigne Joe de chez lui alors qu’il se retrouve à affronter des promoteurs peu scrupuleux et qu’une belle et riche femme lui fait de l’oeil.

Ciels de foudre (trad.  par Étienne Menanteau), éditions du Seuil 2009,  Picket aimerait retrouver le cadavre de la propriétaire de ranch disparue : la paix reviendrait peut être dans sa ville …

 

 

 

 

 


Zone de tir libre (trad.  par Aline Weill), éditions du Seuil 2009, Joe a perdu son boulot qu’il adore

mais n’est pas pour autant à l’abri des embrouilles, ici dans le parc du Yellowstone.

Le Prédateur (trad.  par Aline Weill), éditions du Seuil 2010,

Dépecer d’abord  un chasseur  puis deux comme on le ferait d’un wapiti, ça ruine l’économie d’une région basée sur la chasse. Mais pourquoi leur adjoindre un jeton de casino ? Joe va devoir éclaircir l’affaire.

Below Zero (trad. Par Aline Weill) éditions Calmann Levy 2012 ; réédition sous le titre L'Empreinte des morts, Points Policier 2013

Sheridan, la fille aînée  de Joe est ado. Elle va l’accompagner dans sa recherche de sa petite sœur adoptive qui semble avoir… ressuscité.

Fin de course, (trad. Aline Weill), éditions Calmann Levy, 2013

En but à des esprits malfaisants ou de vrais braconniers, perdu au fin fond de la montagne, Picket va frôler la mort, poussé au bout de sa volonté de vivre.

Vent froid, (trad. Aline Weill), éditions Calmann Levy, 2014 Capitalisme vs nature… Les éoliennes rendraient-elles fous ? Il y a de quoi le penser.  On reste dans la plaine cette fois.

Force majeure, (trad. Aline Weill), éditions Calmann Levy, 2014

Le meilleur ami de Picket, un homme étrange au passé chargé, se trouve poursuivi. Joe va se porter au secours de ce fauconnier aux multiples talents tous dangereux.

Poussé à bout, (trad. Marie-France de Paloméra), éditions Calmann Levy, 2015

C’est sans doute l’épisode où Picket annonce le plus la couleur de sa haine de l’administration : méchant état fédéral contre gentil montagnards alors que les arbres morts ne demandent pas mieux que de bruler sur des centaines de  milliers d’hectares.

Quatorze titres, cela fait une belle série. Et encore faut-il préciser qu’il s’agit uniquement des titres traduits. En effet, la série totale, à l’heure actuelle, compte neuf titres supplémentaires. Pourquoi a-t-on arrêté de le traduire ? Gourmandise excessive d’un agent ? Baisse des ventes ? Les mystères de l’édition sont insondables…



Qui donc est ce Joe Picket qui a, par ailleurs, inspiré une série télé étasunienne ?

Un brave homme, père de famille, mari amoureux, ni alcoolique, ni désespéré, aimant profondément son métier, et la nature au sein de laquelle il l’exerce. Magnifique Wyoming que la série de romans nous permet d’apprécier en toute saison, en découvrant sa faune, sa flore, mais surtout ses dimensions démesurées pour un Français moyen. On a le vertige à penser qu’on peut là-bas, marcher des jours, à pied ou à cheval, sans rencontrer âme qui vive mais plutôt loups, grizzly, cerf mulets ou antilopes, toute une faune de rongeurs, d’insectes. Et des arbres à perte de vue.
Picket profite à plein de cette nature parce qu’il est garde-chasse. Pas l’homme à gibecière de cuir de notre imaginaire, encore moins l’amant de Lady Chatterley. Il roule en pick-up et porte un colt dont il ne sait guère se servir. Es qualité, il devrait limiter ses interactions avec les humains au contrôle des permis de chasse ou de pêche. Mais voilà, dans cet état immense, de surcroit un des moins peuplés des USA, Joe Picket est considéré comme un représentant de l’ordre et comme tel, souvent appelé à se porter à l’aide de ses camarades sheriffs.
Une femme, trois filles, une petite bourgade de quelques milliers d’habitants au pied des Bighorns, relax pensez-vous sans doute… En fait, non, C.J. Box nous raconte tout un monde de banditisme qui vient s’échouer dans les montagnes et au milieu duquel Joe Picket finit toujours par se retrouver coincé.
Lire la série est un peu vertigineux. On ne peut pas ne pas penser à Walt Longmire, le héros de Craig Johnson, qui évolue tout près delà, de l’autre côté de la chaine des Bighorns, dans le comté d’Absaroka. On pourrait chercher les points communs : le côté un peu mélancolique du personnage taiseux, la femme aimante qui attend gentiment dans son chalet de rondins, jusqu’à l’ami exceptionnel, ici un ancien des forces spéciales aux talents quasi surnaturels de tireur. Et puis insister sur les différences. Pour moi, la plus importante m’a semblé le côté résolument classe moyenne de Picket, très « américain » : conservateur, presque red neck qui ne se pose pas de question quand il faut répondre à la violence. Certes, brave homme, mais le premier amendement n’est pas une question pour Joe Picket et sa détestation critique de l’état qui se mêle de tout et enquiquine les braves gens a parfois des relents drôlement libertariens.
Il ne faut pourtant pas bouder son plaisir et veiller à lire la série dans l’ordre : on voit évoluer la famille, les enfants qui grandissent, les liens dans le couple qui évoluent. Et puis Joe Picket qui bataille avec des sheriff abrutis, un gouverneur dingo, des fonctionnaires fédéraux ineptes.

Pour le plaisir de baigner dans l’air d’altitude embaumé par les pins blancs tout en suivant une suite d’aventures bien menées, on trouvera du plaisir à cette suite de romans. Certes, la qualité est inégale et certains laissent un gout de montage brouillon. Mais ces romans qui exaltent la nature ont le bon gout aujourd’hui d’exister en version numérique à moins de 8€ pour la plupart ou en poche. Par les temps qui courent, ce n’est pas rien.

On notera que C.J. Box a écrit d’autres romans, en dehors de la série Picket, dont l’un Meurtre en Bleu Marine (éditions du Seuil 2013) raconte une région « colonisée » par des flics en retraite venant de grandes villes violentes, peu habitués au calme rural, voire pour certains, avec de grosses casseroles qui les poussent à déstabiliser le calme local. Pour moi, un de ses meilleurs.

Tag(s) : #Livre Numérique, #critiques
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