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Une petite envie de méchanceté

Grrrrrrr

Et re grrrrrrrrr

Sur la petite cinquantaine de livres lus depuis le printemps, très peu ont trouvé grâce à mes yeux. Alors, me direz-vous, que se passe-t-il ?
Certes, il y a eu une certaine paresse ; tous les bons livres n’ont pas forcément fait l’objet de chronique, parce que c’était l’été, qu’il y avait des travaux au jardin, et puis l’appel de la plage et des promenades, enfin du tricot peinard sous les frondaisons ou maintenant au coin du feu. Ou devant une bonne série : au passage, je vous recommande vivement The Fall, avec Gillian Anderson. En VO surtout, car elle y murmure quasiment tout du long d’une inimitable voix un peu rauque, terriblement sexy et parfaitement raccord avec le personnage verrouillé de partout. Merci à Dominique Sylvain de me l’avoir fait découvrir.
Une fois passée cette digression, j’ai comme une petite envie, selon moi salutaire, de montrer les dents, voire de me mettre à mordre.
Je sais, j’avais dû inclure un avertissement anti-gentillesse sur mon blog. « T’es trop gentille » disaient les uns, « carrément béni oui oui » pensaient-ils sans doute. Meuh non… n’allez pas croire ça. Je n’ai jamais été la bonne fille qui promet des papiers aux attachées de presse stagiaires parce qu’elles chouinent au téléphone, pauvres biquettes sous payées.
Pour en faire la preuve, je vais un peu me lâcher, et vous signaler les livres dont vous pouvez vous passer, sauf au milieu du désert quand la pile est tarie.
Après cette introduction longuette, je vais faire du bien à ma tension en relâchant un peu la pression de l’agacement. Et ma première victime sera Jennifer Hillier et son Wonderland… Hugo et Compagnie éditions, collection  Hugo Thriller.

Wonderland
Jennifer Hillier traduite par Claire Desserrey
Hugo et Compagnie éditions, collection  Hugo Thriller 2016

Voilà bien le genre de roman dont on sent à chaque page, cousue de gros-gros fil blanc, les intentions de l’éditeur : vendre les droits à la télé ou au cinéma. Tout est exactement calibré dans cette intention.
L’inspectrice, veuve depuis six mois, déménage dans une petite ville de l’Oregon : Seaside, dont le seul intérêt et employeur d’envergure se résume à un parc d’attraction. Mère approximative, elle aime certes beaucoup ses deux enfants, mais a plus urgent à faire : enquêter sur une série de disparitions et meurtres au sein du parc, et accessoirement, s’envoyer en l’air.
On a tous les ingrédients archi rabâchés du cinéma de suspense bâti pour faire  frémir les ados prépubères : le musée du clown cachant des cachots souterrains plein d’innocentes victimes, les premiers émois amoureux d’une jeune fille de quatorze ans, la cougar qui déniaise des jeunes gars de dix huit ans ne pensant qu’au sexe (pléonasme…), la petite ville sous influence, le chef de la police trop occupé parce qu’il organise un gala de charité… Je vois les images…Elles figurent dans toutes les séries sans relief, sans saveur.
Bref, ça se lit d’une main distraite, l’autre occupée à envoyer des sms.
Quand je vous disais que je peux être méchante…

Et qu’on ne vienne pas me dire que je déteste le suspens : c’est faux. Peut-être que je place la barre trop haut, du côté de la trilogie Llyod Hopkins de James Ellroy, quand il contait encore des histoires (La colline aux suicidés, Lune Sanglante, À Cause de la Nuit dignes tous trois dignes de lecture et de re-lecture). Oui, là aussi, je peux diverger : j’aime mieux ce fou d’Ellroy en conteur qu’en peintre de la société américaine des seventies. Ou pour faire plus modeste : le Silence des Agneaux de Thomas Harris. Puisque je vous disais que je peux aimer les thrillers. Par contre j’aime moyen la soupe au hamburger…

Tag(s) : #critiques
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