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Drôles d'animaux...

Le Zoo de Mengele
Gert Nygårdsha
ug
J’ai lu 2014

Oh, un roman nordique !affublé d’un bandeau rouge « roman préféré des norvégiens ». De quoi donner aux lassés du polar à la nordique une folle envie de prendre leurs jambes à leur cou.
Erreur ? camarade lecteur, erreur profonde !
Pas d’enquêteur neurasthénique ou violent. Pas de frimas, de neige et plancher en pin blond. « Le zoo de Mengele » au titre étrange nous mène au profond de la jungle amazonienne, en compagnie d’un jeune garçon d’une dizaine d’années, gamin heureux qui traine pieds nus dans la forêt : pour son plus grand bonheur, l’enfant aide son père à capturer des papillons. Malgré la pauvreté, ce serait le bonheur parfait sans les « armeros » à la solde des grands planteurs d’abord, et bientôt des compagnies pétrolières. Non seulement le droit des paysans sur leurs terres sont bafoués en permanence, mais encore, les bulldozers n’hésitent pas à raser les villages, tandis qu’on abat les arbres par milliers.
Un jour, le jeune Mino, parti plus loin et plus longtemps à la chasse aux papillons, sera ramené en urgence par le bruit des hélicoptères et des coups de feu. Le village a résisté trop bien et trop longtemps. Voilà le gamin orphelin, errant sur les sentiers déserts de la forêt.

Recueilli par un magicien, le gamin va grandir, se lever, et avec quelques amis, se battre pour défendre la forêt primaire, les espèces en voie d’extinction. Non par idéologie béniniouiouiste. Non par mode. Mais parce que les arbres, les animaux, la pluie, sont le terreau dont la glaise humaine est sortie. Et par refus de la folie, de l’appât du gain, de l’avidité hargneuse des grandes compagnies mondiales.
C’est une fable. On l’a compris. Comment un gamin armé de ses tours de magie, de sa passion pour les papillons et d’une sarbacane, avec ses trois amis, vont faire trembler le monde au point de soulever l’opinion publique, pourrait passer pour une douce rêverie un poil fantaisiste. Mais c’est tout le contraire.

Nygårdshaug construit un roman certes empli de merveilleux, mais c’est celui de l’harmonie avec la Terre. Il y a des accents de Gabriel Garcia Marquez dans sa façon de nous conter les aventures picaresques, désespérées et joyeuses de ce quatuor. Le roman finit par ces mots, et quelle belle promesse : « fin du premier volume ». Est- il possible qu’un second soit aussi exceptionnel ?

Tag(s) : #critiques
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