Réjouissant pot très pourri

Gun Machine
Warren Ellis, traduit par Claire Breton
Éditions du Masque, 2014

Qui donc est Waren Ellis ? Un type épatant, auteurs de scénario de BD de super héros, de nouvelles de science-fiction, de scénario… et donc, maintenant de romans.
L’auteur est indiscutablement marqué par les tropismes de ses créations antérieures, et on trouve dans Gun Machine un poil de fantastique, un soupçon de super-héros et beaucoup de noir. Néanmoins le roman s’avère, une fois sa lecture terminée, du plus pur noir.
John Tallow, le flic dont Ellis nous narre l’aventure est une figure classique du roman policier: New-Yorkais, un peu alcoolique, divorcé, très intuitif. Son originalité réside dans le fait qu’il promène des tas de bouquins à l’arrière de sa voiture de police.
L’homme va sortir de son train-train désabusé lorsque son co-équipier se fait descendre par un forcené. Éclaboussé de morceaux de cervelle de son meilleur ami, Tallow pète les plombs, défouraille à tout va, au point de créer un trou dans le mur : une entrée sur l’enfer, à tout le moins, de son antichambre. Des dizaines d’armes de toutes natures dessinent sur les murs un motif complexe que le policier va tenter de déchiffrer.
L’amusant, surtout a posteriori, c’est le narratif foldingo du tueur propriétaire des armes : vous y croirez, je vous promets, pas loin de vous mettre à croire aux voyages dans le temps, la force mentale en guise de tapis volant.
Sur cette base inhabituelle, une enquête classique est installée, hormis que personne ne veut s’en charger : des dizaines de crimes à élucider soudain, la rivalité des services… Tallow joue son poste, sa tête, secondé par deux spécialistes de services scientifiques border line qui font de magnifiques personnages.
On sent l’habitué de l’image, de la construction scénaristique plus que l’écrivain en recherche d’écriture, mais il ne faut pas bouder son plaisir. On a, avec Ellis et son « Gun Machine », une aventure originale, efficace et parfois drôle.